<271>toute la ville. Je n'ai pas encore vu Porporino, mais je l'ai fait prier de passer aujourd'hui chez moi. On dit qu'il est dans la joie de son cœur d'être déclaré père aux yeux de tout l'univers.

J'ai prié, Sire, le commandantb d'envoyer en chiffre à V. M. une lettre qu'un hommec porté de la meilleure volonté m'a écrite. J'aurais mandé à V. M. tout de suite l'original de cette lettre; mais, comme il me paraît que les postes ne sont pas extrêmement sûres, j'ai mieux aimé prendre la voie du commandant. Si V. M. ne croit pas avoir besoin de l'offre que fait l'auteur de cette lettre, elle verra cependant qu'il y a des gens qui lui sont véritablement affectionnés, et cette personne est digne de louange à cet égard. Quoique je sois assuré que V. M. n'a aucun besoin de l'offre de cet homme, je pense qu'elle fera fort bien de l'en faire remercier gracieusement par le commandant; car l'on ne sait pas ce qui peut arriver dans les années prochaines, et la personne dont je parle à V. M. s'est conduite cet été, dans une ou deux situations qui paraissaient délicates, avec l'approbation et à la grande satisfaction de tous les citoyens, et surtout de quelques-uns des plus utiles à l'État. V. M. aime la vérité, et ne trouve pas mauvais que les gens qu'elle connaît lui être dévoués de cœur et d'âme lui parlent sincèrement. Ainsi, Sire, je sais que V. M. ne désapprouvera pas que je prenne la liberté de lui dire naturellement ce que je pense à ce sujet. J'ai l'honneur d'être, etc.

205. AU MARQUIS D'ARGENS.

Breslau, 13 décembre 1761.

S'il ne s'agissait que de corriger mon Épître, les petits changements que vous exigez seraient faits bien vite. Il y a une multitude d'affaires à présent, qui toutes demandent une grande attention. J'ai répondu en chiffre à la personne dont vous m'avez


b Le capitaine de Zegelin. Voyez ci-dessus, p. 221.

c M. de Verelst. Voyez ci-dessus, p. 222 et 290.