<380>usuriers baissent de prix tous les jours; j'ai dit à tout le monde que l'intention de V. M. était de donner le blé à vingt-deux gros, argent de Brandebourg, quand elle serait de retour à Potsdam. Cela oblige encore les usuriers à baisser le prix de leurs denrées pour les vendre avant votre arrivée.

M. de Catt a été malade d'une colique très-forte; il est actuellement entièrement remis, et je crois qu'il partira demain pour joindre V. M. J'ai l'honneur, etc.

286. AU MARQUIS D'ARGENS.

Dahlen, 1er mars 1763.

Enfin, voilà la paix faite tout de bon, mon cher marquis; vous aurez cette fois à bonnes enseignes des postillons et tout l'attirail qui les accompagne. Voilà, Dieu soit loué! l'époque de la fin de mes travaux militaires arrivée. Vous me demandez ce que je fais ici. J'entends haranguer Cicéron tous les jours, j'ai depuis longtemps achevé les Verrines, j'en suis à son discours pro Murena; outre cela, j'ai achevé le Batteux. Ainsi vous voyez que je ne fais pas le paresseux. Pour vous, mon cher, ne vous impatientez pas; la rivière est déjà navigable, et vous aurez tout le temps de transporter vos meubles à Potsdam avant mon arrivée. Je resterai ici ou à Torgau jusqu'au 13. Mon voyage de Silésie m'occupera quinze ou dix-sept jours, de manière que je ne puis être à Berlin que le 31 de ce mois ou le 2 d'avril,a car je ne veux pas arriver chez vous le 1er du mois prochain; les facétieux se moqueraient de moi, et me diraient poisson d'avril. Si la paix fait plaisir aux Berlinois, il n'en est pas de même ici des Saxons. A peine quittons-nous les villes, à peine les contrées sont-elles évacuées, qu'aussitôt l'exécution saxonne y arrive. Payez, payez,


a Le Roi arriva le 30 mars, entre huit et neuf heures du soir. Voyez Geschichte eines patriotischen Kaufmann's (Gotzkowsky), 1768, p. 182 et 183.