<41>Magdebourg vous voulez ajouter celle de grand pénitencier, et que vous jugez nécessaire de faire jeûner le roi de Pologne et ses soldats jusqu'à ce que le temps de la pénitence que vous leur avez imposée soit accompli. En attendant, ils n'auront pas besoin de rhubarbe, ni de poudres digestives. L'indigestion est une maladie à laquelle ils ne seront pas sujets, et M. le comte de Brühl sortira de ce camp avec la taille d'une jeune fille de quinze ans.

Permettez, Sire, avant de finir ma lettre, que je supplie V. M. d'absoudre, en qualité d'évêque, l'abbé de Prades, si par hasard il a assommé quelque Autrichien, et a encouru les censures de la sainte mère Église. J'ai l'honneur, etc.

33. AU MARQUIS D'ARGENS.

Octobre 1756.

Mes troupes, mon cher marquis, ont fait des efforts de valeur. Pour moi, pauvre philosophe, je n'y ai été que pour ce qu'est un homme sur vingt-cinq mille. Vous badinez de la famine des Saxons; mais il faut bien prendre ces gens par un bout, et c'est bien la façon d'apprivoiser un Luculle que de lui faire faire abstinence. J'ai reçu votre première lettre; je n'y ai point répondu, parce que j'étais par monts et par vaux. J'ai laissé l'abbé en Saxe, ne voulant pas souiller ses mains pures de sang catholique. La tête a tourné aux Français; il n'y a rien de plus indécent que les propos que l'on tient sur mon compte. On dirait que le salut de la France tient à la maison d'Autriche, et les larmes d'une Dauphinea ont été plus éloquentes que mon manifeste contre les Autrichiens et les Saxons. Enfin, mon cher, je déplore les suites du tremblement de terre qui a renversé toutes les cervelles politiques de l'Europe, et je vous souhaite tranquillité, santé et contentement. Adieu.


a Voyez t. XI, p. 137.