<418>cela, lorsque vous voulez, par les grâces de Fléchier. Pourquoi avez-vous répété deux fois dans la même page une phrase exprimant la même pensée et dite dans les mêmes termes? Voici cette phrase : d'un enfant qui n'a laissé aucune trace de son existence.a Si vous n'aviez pas commis cette légère inadvertance, vous auriez fait ce qui n'est pas réservé à un mortel, un ouvrage sans défaut. Les pages 8 et 9 de votre discours valent mieux que le Dictionnaire de Suidas, et j'aimerais mieux avoir écrit la page 20 que tous les livres de Scaliger. Quant à la page 27, elle est au-dessus de mes louanges; c'est aux Bourdaloue, aux Patrub et aux autres maîtres de l'art d'en faire l'éloge. J'ai l'honneur, etc.

311. DU MÊME.

Potsdam, 5 février 1768.



Sire,

Parmi les maux dont Votre Majesté fait l'énumération dans les vers qu'elle m'a fait l'honneur de m'envoyer, elle a oublié le mal aux dents, et c'est précisément celui qui m'a empêché de remercier plus tôt V. M. de son Épître,a dont les vers sont très-bons. Je l'ai relue deux fois, et j'ai toujours admiré combien V. M. a l'art de peindre les choses les plus simples avec une vérité qui les fait valoir. La description du Friesel est admirable; on ne peut rendre plus noblement un détail qui paraît d'abord si commun. Le coup de patte que vous donnez en passant aux bigots m'a fait bien rire d'un côté, car la douleur de ma dent m'empêchait de remuer la mâchoire de l'autre. Enfin, Sire, tout hypocondre que me suppose V. M., j'ai trouvé votre ouvrage charmant; il n'y a que l'épithète de sournois,b que vous me donnez, qui m'a


a Voyez t. VII, p. 45.

b Olivier Patru, avocat et homme de lettres, né à Paris en 1604, mort en 1681. Ses contemporains l'appelaient le Quintilien français.

a Voyez t. XIII, p. 76-79.

b Le Roi supprima plus tard cette épithète.