<299>Et qu'en tous lieux leur troupe heureuse,
Devant vos pas semant des fleurs,
Vous a rendu tous les honneurs
Qu'au sommet de la double croupe,
Gouvernant sa divine troupe,
Apollon reçoit des neuf Sœurs.

On dit aussi

Que la Politesse et les Grâces
Avec vous quittèrent Paris;
Que l'Ennui froid a pris les places
De ces déesses et des Ris;
Qu'en cette région trompeuse.
La Politique frauduleuse
Tient le poste de l'Equité;
Que la timide Honnêteté,
Redoutant le pouvoir inique
D'un prélat fourbe et despotique,a
Ennemi de la liberté,
S'enfuit avec la Vérité.

Voilà une gazette poétique de la façon qu'on les fait à Remusberg. Si vous êtes friand de nouvelles, je vous en promets en prose ou en vers, comme vous les voudrez, à mon retour.

Mille assurances d'estime à la divine Émilie, ma rivale dans votre cœur. J'espère que vous tiendrez les engagements de docilité que vous avez pris avec Superville. Césarion vous dit tout ce qu'un cœur comme le sien pense lorsqu'il a été assez heureux pour connaître le vôtre; et moi, je suis plus que jamais, etc.

92. AU MÊME.

Berlin, 7 juillet 1739.

Mon cher ami, j'ai reçu l'ingénieux Voyage du baron de Gangan à l'instant de mon départ de Remusberg. Il m'a beaucoup amusé,


a Le cardinal de Fleury.