<345>peine que vous voulez bien prendre de le faire traduire. Je souhaite que mes contemporains me fournissent de justes sujets de les louer; personne ne sera plus porté que moi de faire leur panégyrique. S'il y en avait beaucoup qui vous ressemblassent, j'aurais la matière toute prête; et je vous assure que je leur rendrais justice en ayant pour eux la même estime que j'ai pour votre personne.

[M. de Hertzberg à Frédéric, Berlin, 12 novembre 1780]

M. de Hertzberg proposa au Roi quelques petits changements par la lettre suivante :

Berlin, 12 novembre 1780.

J'ai reçu la fin de l'ouvrage excellent sur la littérature allemande que V. M. a daigné me confier. J'en ai donné l'original à M. Thiébault, pour l'impression française, après en avoir tiré une copie exacte, et je m'occupe actuellement à le faire traduire et imprimer en allemand. J'en enverrai aussi des exemplaires à V. M., avant que l'impression en soit achevée.

V. M. ne désapprouvera peut-être pas si je substitue en deux endroits des noms qui me paraissent avoir été confondus dans la copie. Par exemple, la comparaison outrée d'une escarboucle ne se trouve pas dans un ouvrage de Heineccius, mais dans un autre du professeur Ebertus,a à Francfort, auquel la lecture des romans espagnols avait tourné la tête. Ensuite, quand on propose aux Allemands pour modèle d'un bon historien Thomasius, je crois qu'il convient de mettre le nom de Mascov, qui est effectivement un de nos meilleurs historiens, au lieu que Thomasius n'a pas écrit en allemand, et ne s'est pas distingué dans l'his-


a Le professeur Adam Ebertus a publié sous le voile de l'anonyme l'ouvrage suivant, dédié à la reine de Prusse : Auli Apronii Reise-Beschreibung, von Villa Franca der Chur-Brandenburg durch Teutschland, Holland und Braband, England, Frankreich, etc. Villa Franca (Francfort-sur-l'Oder), 1723, cinq cent cinquante pages in-8. Il y a une dédicace d'un style boursouflé en tête des éditions de 1723 et de 1724, avec quelques changements dans cette dernière. Voyez notre t. VII, p. 114. Adam Ebertus, né à Francfort-sur-l'Oder en 1656, y mourut le 24 mars 1735, professeur de droit à l'université.