<432>encore plus intéressante, et qu'elle mérite surtout l'étude des philosophes; le malheur est qu'on l'a partout mêlée avec la religion, et que cet alliage lui a fait beaucoup de tort.

J'apprends que M. de Castillon le fils n'a point la place d'astronome, qui a été donnée à M. Bernoulli. Ce dernier est sans doute un très-bon sujet; mais je prends la liberté de recommander l'autre de nouveau aux bontés de V. M.; si elle daignait le donner pour aide à M. son père dans l'astronomie, et y joindre une pension dont il aurait besoin, cette famille estimable lui aurait une éternelle obligation.

Puissiez-vous, Sire, faire encore longtemps des ouvrages tels que celui que je viens de lire, à condition que ces ouvrages n'auront pas un si triste objet, et surtout une péroraison aussi douloureuse pour vos fidèles serviteurs! C'est dans ces sentiments et avec le plus profond respect que je serai jusqu'au dernier soupir, etc.

46. A D'ALEMBERT.

24 mars 1768.

Vous avez reçu un Éloge moins fait pour l'ostentation que pour la vérité. Je vous assure que le talent de l'orateur n'y était pour rien, et que le témoignage unanime de l'auditoire a bien justifié l'auteur de cette accusation. Mais je passe sur un sujet trop triste pour que j'y insiste plus longtemps, et je félicite les philosophes des sottises récentes du grand lama. Vos vœux n'auraient pu que difficilement obtenir du ciel qu'il se conduisît plus mal; il ressemble à un vieux danseur de corde qui, dans un âge d'infirmité, veut répéter ses tours de force, tombe, et se casse le cou. Les foudres des excommunications sont depuis longtemps rouillées dans le Vatican; fallait-il les tirer de cet arsenal pour les lancer d'un bras impuissant? Et dans quel temps? Où le maître est aussi décrédité que le vicaire, où la raison rejette hautement tout