<556>faire dire si l'Histoire germanique de Pline se trouve à Magdebourg, ce que je ne crois pas plus qu'elle, et de souhaiter que l'année où nous entrons soit pour V. M. aussi glorieuse que les précédentes. Elle ne fera, s'il est possible, qu'ajouter encore aux sentiments de profond respect et d'éternelle reconnaissance avec lesquels je suis, etc.

109. A D'ALEMBERT.

26 janvier 1772.

Je vois par votre réponse qu'il y a beaucoup d'objets qui gagnent à être vus de loin. La confédération de Pologne pourrait bien être de ce nombre. Nous qui sommes les voisins de cette nation agreste, nous qui connaissons les individus et les chefs du parti, nous ne les croyons dignes que de sifflets. Cette confédération s'est formée par le fanatisme; tous les chefs en sont divisés, chacun a ses vues et ses projets différents; ils agissent avec imprudence, combattent avec couardise, et ne sont capables que du genre de crimes que des lâches peuvent commettre. Si j'avais un évêque Turpina ou un abbé Trithème à ma disposition, je le citerais volontiers; mais comme personne ne sait écrire en Pologne, je suis réduit à être moi-même le garant des faits que j'annonce dans ce poëme. Or, comme ce n'est point une démonstration géométrique, il m'a paru que j'avais la licence de me livrer à mon imagination. Je ne vous réponds pas que l'évêque de Kiovie ait réellement en sa résidence le tableau de la Saint-Barthélemy; mais il pourrait l'avoir. Henri III avait assisté à cette sainte boucherie; il peut l'avoir fait peindre, et avoir donné le tableau à l'évéque de Kiovie d'alors, comme un témoignage de son orthodoxie, et cet évêque peut l'avoir laissé à celui d'à présent, qui ne demanderait pas mieux, s'il en avait le pouvoir, que de renouveler un pareil massacre dans sa patrie. Vous avez vu, par l'at-


a Voyez t. XI, p. 232.