<631>phismes, de faux beaux esprits, des généraux toujours battus et jamais battants, des peintres sans coloris, des ministres sans probité, des, etc., etc., etc. Après cette confession, condamnez-moi, si vous le pouvez, et en ce cas je me ferai absoudre par l'Arétin, qui, loin d'admirer rien, passa sa vie à tout critiquer.

Je ne sais si Paris peut se comparer à Sodome, ou Sodome à Paris; toutefois il est certain que je n'aurais envie de brûler ni l'une ni l'autre de ces villes, et que je dirais avec l'ange Ituriel : Si tout n'est pas bien, tout est passable.b

Vivez heureux et content sous le règne du seizième des Louis. Que votre philosophie vous serve à vous égayer; c'est le plus grand bien qu'on en puisse attendre, et c'est celui que je vous souhaite sincèrement. Sur ce, etc.

142. DE D'ALEMBERT.

Paris, 12 septembre 1774.



Sire,

Je crois en ce moment Votre Majesté plus occupée que jamais, et je crains bien de l'importuner par cette lettre. La paix qui vient de se conclure entre la Russie victorieuse et la très-sublime et très-méprisable Portea doit donner à V. M. plus d'une affaire importante. Quelque pacifique que soit la philosophie, je ne sais encore si elle doit se réjouir de cette paix, jusqu'à ce qu'elle soit bien assurée que la tranquillité de l'Europe n'en souffrira pas; car s'il fallait absolument avoir la guerre, elle aimerait encore mieux la voir entre les Turcs et les Russes qu'entre des nations plus dignes de jouir et de profiter des avantages de la paix.

On assure que notre jeune monarque, en cela semblable à son aïeul, n'aime pas plus la guerre que lui; et toute la France bénit dans son roi cette disposition si nécessaire aux peuples, dis-


b Voyez t. XXIII, p. 101 et 322, et ci-dessus, p. 298 et 299.

a Voyez t. VI, p. 71.