<126>je le laisse à devinera V. M., et je voudrais bien que les circonstances nous permissent d'offrir à nos poëtes un si beau sujet d'exercer leurs talents.

V. M. me fait l'honneur de me parler du buste de Voltaire. Ce buste, Sire, est très-ressemblant, fait par un sculpteur très-habile, et digne d'orner le cabinet de V. M., et même la salle de son Académie. Si V. M. a quelques ordres à me donner à ce sujet, je les exécuterai avec autant de zèle que de plaisir.

Nous ne sommes pas, Sire, aussi heureux que V. M., de jouir des douceurs de la paix; nous nous contentons de la désirer et de l'attendre. Puisse-t-elle bientôt se rendre à nos vœux!

Je finis en demandant pardon à V. M. de l'avoir ennuyée si longtemps de mon verbiage, en lui renouvelant tous les vœux que je fais pour son bonheur, pour sa gloire et pour sa conservation, et en mettant à ses pieds tous les sentiments d'admiration, de reconnaissance et de vénération tendre et profonde avec lesquels je serai jusqu'au dernier jour de ma vie, etc.

208. DU MÊME.

Paris, 19 septembre 1779.



Sire,

J'arrive de la campagne, où j'ai été passer environ trois semaines pour me reposer d'un travail un peu forcé que les circonstances où je me suis trouvé m'avaient obligé de faire; et je n'ai rien de plus pressé, en arrivant, que de répondre à la lettre pleine de bonté dont V. M. m'a honoré, et dont je lui rends les plus humbles et les plus tendres actions de grâce. Je suis en même temps, Sire, et assez bon Fiançais, et assez sincèrement attaché à V. M., pour voir avec le plus grand plaisir les sentiments où elle est par rapport à notre ministère, et l'union qui paraît s'établir entre les deux cours. J'ai toujours pensé que l'alliance de la France avec V. M. était l'état naturel de l'une et de l'autre puis-