<145>attaque Dieu, et quiconque attaque Dieu doit être extirpé du nombre des vivants. Cela est clair, l'argument est en forme; par conséquent Voltaire bout à présent dans la chaudière infernale.

Mais quittons l'enfer, et retournons à Paris, où vous me dites que M. de Rulhière, que je connais, se propose d'écrire l'histoire des derniers troubles de la Pologne. Il me semble que l'époque est trop récente pour qu'un historien puisse s'expliquer sur cet événement avec toute la liberté convenable; les acteurs existent tous, et il est difficile, en voulant dire la vérité, de ne pas choquer l'un ou l'autre. Ce qu'on peut dire en gros sur cette matière se réduit à ceci : que les Polonais mécontents s'étaient confédérés pour détrôner un roi que l'impératrice de Russie leur avait donné; que quelques propositions relatives à la tolérance dans la religion les révoltèrent au point de vouloir assassiner leur roi; que la cour de Vienne, s'emparant de la principauté de Zips, occasionna le partage du royaume, l'impératrice de Russie se croyant en droit de se venger de l'indocile obstination de la république.a En entrant plus dans le détail, il faut descendre à des minuties personnelles, qui ne peuvent paraître avec sûreté qu'aux yeux de la postérité. Sur ce, etc.

216. AU MÊME.b

Je ne sais par quel hasard les détails des jugements de ce pays-ci se sont répandus dans les pays étrangers. Les lois sont faites pour protéger les faibles contre l'oppression des puissants; elles seraient observées partout, si l'on surveillait attentivement ceux qui en sont les organes et les exécuteurs. Vous avez des discours admirables de vos présidents aux rentrées du parlement, qui font voir que ces juges habiles tâchaient de prémunir les conseillers


a Voyez t. VI, p. 11 et suivantes.

b Cette lettre sans date, répondant au passage principal du troisième alinéa de notre no 214, semble être une sorte d'appendice du no 215.