<153>à V. M. qu'elle sera très-satisfaite et du travail, et de la ressemblance.

On prépare une nouvelle éditiona des ouvrages de cet homme si illustre et si précieux aux lettres et à la raison. Elle sera magnifiquement imprimée, prodigieusement enrichie, et, comme V. M. le pense bien, imprimée en pays étranger, grâce aux clameurs des fanatiques français, le fléau perpétuel de toute lumière et de tout bien. On assure d'ailleurs que cette édition sera faite avec soin, et revue par des hommes de mérite à qui la mémoire et les ouvrages de Voltaire sont chers. Elle devrait être, Sire, imprimée chez vous et sous les auspices de V. M., pour réunir dans le frontispice les deux noms les plus illustres de notre siècle.

Je suis avec le plus profond et le plus tendre respect, etc.

220. A D'ALEMBERT.

Le 22 juin 1780.

Nous croyions vous voir arriver d'un moment à l'autre, lorsque je reçus votre lettre. Quoiqu'elle m'ait fait plaisir, elle n'a pas remplacé la satisfaction de vous voir en personne; cependant les raisons qui vous ont empêché de faire le voyage sont si décisives, que je suis obligé d'y souscrire. Par quelle fatalité la gravelle va-t-elle se fourrer dans les reins d'un philosophe? Ne pouvait-elle pas se loger dans le corps d'un sorboniste, d'un fanatique, d'un capucin, ou d'autres animaux de cette espèce? Cette maladie est une des plus douloureuses dont la pauvre humanité soit affligée. Je vous conseille de vous servir d'un remède de madame Stephens; ici bien des personnes s'en sont trouvées soulagées, et quoique les Anglais soient en guerre avec les Français, je crois qu'un Français peut calculer avec Newton, penser avec Locke, et se guérir par madame Stephens. Voilà donc, mon cher


a Voyez t. XXI, p. I et II.