<185>V. M., parce que l'orateur ne faisait qu'y exprimer avec énergie et vérité le sentiment de tous ceux qui l'écoutaient. M. l'abbé de Boismont, Sire, serait très-honoré et très-flatté d'obtenir le suffrage de V. M., qui le toucherait bien plus encore que tous les éloges donnés par le public à ce discours.

Permettez-moi, Sire, comme secrétaire de l'Académie française, de féliciter cette compagnie de l'honneur qu'elle se fait auprès de la nation par les hommages si fréquents et si justes qu'elle rend à V. M. dans presque toutes ses séances publiques, tant sacrées que profanes. Quand je ne serais pas depuis longtemps pénétré des sentiments d'admiration et de profond respect que je dois à V. M., je les aurais puisés, Sire, dans le commerce de mes confrères, qui vous regardent à juste titre comme le protecteur de la philosophie et des lettres, comme le chef et le modèle de ceux qui les cultivent.

C'est avec ces sentiments profonds et inaltérables que je serai toute ma vie, etc.

P. S. Je reçois à l'instant, Sire, et au départ de la poste, la lettre dont V. M. m'a honoré le 28 mai; j'aurai l'honneur d'y répondre quand elle sera revenue de ses courses.

236. A D'ALEMBERT.

Le 14 juilleta 1781.

Me voici de retour des frontières des Sarmates, que j'ai parcourues, et je suis bien aise de me trouver dans ma cellule. C'est au prince Salm, aux élégants à talons rouges à remplir ce monde du bruit de leur nom et de leurs étourderies; mon âge m'éloigne de leur séquelle; il me porte à passer le reste de mes jours avec les


a Il faut sans doute lire juin; car le Roi, qui était parti de Potsdam le 1er juin, et avait passé par Cüstrin, Stargard et Graudenz, revint à Sans-Souci le 13 du même mois.