<294>inférieur, les principes établis dans mon armée ne me permettent absolument point de les agréger dans la même qualité. Quand même, en considération du mérite du père, je voudrais faire une exception à la règle, et surmonter ma répugnance de faire des passe-droits à mes officiers anciens et bien mérités, l'état complet du corps des capitaines y mettrait un nouvel obstacle; de sorte qu'il me paraît bien plus convenable à leurs intérêts de les laisser au service de France, où, selon la lettre que le prince de Montbarrey vous a écrite, et que vous trouverez ci-jointe de retour, ils feront sûrement leur fortune. En effet, elle vous est extrêmement flatteuse, et j'y ai observé avec plaisir les expressions obligeantes dans lesquelles ce secrétaire de la guerre s'y énonce, tant sur mon personnel que sur mon armée. Sur ce, etc.

9. AU MÊME.

Potsdam, 23 février 1780.



Monsieur de Chasot,

Ayant vu par votre lettre d'hier les nouvelles instances qu'elle renferme pour m'engager à placer vos fils, de quelque manière que ce soit, à mon service, je veux bien vous dire en réponse que, n'y ayant dans ce moment aucune vacance, il vous faudra toutefois patienter jusqu'à ce qu'il s'y fasse quelque ouverture. En attendant, reprenez, si vous le voulez, vos deux fils avec vous à Lübeck. Je pourrai vous avertir d'ici quand l'occasion se présentera de les employer.a Sur ce, etc.

J'aurai l'honneur de vous parler demain après-midi.


a Le Roi ne tarda pas à prendre à son service ces deux fils du général Chasot; le 27 mars 1780, il plaça l'aîné, Frédéric-Ulric, comme lieutenant, dans le régiment de cuirassiers no 6, et le 29 mai suivant, le cadet, Louis-Frédéric-Adolphe, comme lieutenant aussi, dans le régiment de cuirassiers no 3. Le premier mourut en 1800, capitaine de cavalerie en retraite; le second, commandant de Berlin en 1808, mourut le 31 décembre 1812 (v. st.) à Pleskow, au bord du lac Peipus, colonel et aide de camp de l'empereur de Russie.