<305>

1. AU COMTE DE FINCKENSTEIN.

Beeskow, 3 août (1759).

Je viens d'arriver après de cruelles et terribles marches. Il n'v a rien de désespéré dans tout ceci, et je crois que le bruit et l'inquiétude que cette équipée a causés sera ce qu'il y aura de plus mauvais. Montrez ma lettre à tout le monde, pour que l'on sache que l'État n'est pas sans défense. J'ai fait au delà de mille prisonniers à Hadik. On lui a pris tous ses chariots de farine. Finck, je crois, l'observera de près. Voilà tout ce que je puis dire. Je marcherai demain jusqu'à deux lieues de Francfort. Il faut que Kattea m'envoie incessamment deux cents winspels de farine et des boulangers, une centaine, à Fürstenwalde. Je camperai à Wulkow. Je suis très-fatigué. Voilà six nuits que je n'ai pas fermé l'œil. Adieu.

2. AU MÊME.

(Wulkow) ce 8 (août 1759).

Si vous entendez tirer demain, ne vous en étonnez pas; c'est la réjouissance pour la bataille de Minden. Je crois que je vous lanternerai encore quelques jours. J'ai beaucoup d'arrangements à prendre; je trouve de grandes difficultés à surmonter, et il faut sauver la patrie, non pas la perdre; je dois être plus prudent et plus eut reprenant que jamais. Enfin je ferai et j'entreprendrai


a Henri-Christophe de Katte, ministre d'État, mort le 23 novembre 1760.