<308>homme pour voir au fond de sa boutique. Le temps ne me permet pas de m'expliquer plus amplement à présent envers vous, par plusieurs arrangements que je prends préalablement, qui doivent servir au succès de cette affaire importante. Faites mille compliments à M. Mitchell, et assurez-le de toute ma reconnaissance des sentiments qu'il continue à me donner de son amitié. Il y a une chose dont vous l'avertirez de ma part : c'est de vouloir bien avertir le sieur Keithb de ne pas trop se roidir contre le nouvel empereur dans ses vues qu'il fait remarquer contre les Danois. Vous savez qu'il n'y a rien de plus pressé que de nous réconcilier promptement avec la Russie, pour nous retirer du bord du précipice. Si le sieur Keith s'opposait trop dans ce moment aux vues de l'Empereur à cet égard, on le révolterait, et l'on risquerait de l'aigrir et de gâter tout dès le commencement, et nos ennemis en profiteraient pour l'entraîner dans leur parti en lui promettant tout. Il y a des moments pour tout. Dans le présent, nos affaires sont ce qu'il y a de plus pressant; le temps pourra amener le reste. Et sur ce, je prie Dieu, etc.

Voici le premier rayon de lumière qui paraît. Le ciel en soit béni! Il faut espérer que les beaux jours suivront les orages. Dieu le veuille!a

6. AU MÊME.

Le 20 avril 1763.

Vous aurez la bonté de faire savoir où cela se doit que les dames d'honneur de feu ma mère conserveront à la cour et partout le rang qu'elles ont eu de son vivant.b


b Voyez t. V, p. 175.

a Ce post-scriptum, de la main du Roi, est déjà imprimé dans l'ouvrage de Klaproth et Cosmar, Der Wirklich Geheime Staats-Rath, p. 60.

b De la main du Roi.