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21. AU BARON DE GRIMM.

Potsdam, 9 août 1785.

Je vous suis fort obligé de la médaille de M. d'Alembert que vous m'avez fait parvenir. J'aurais souhaité qu'elle fût plus ressemblante. Il se peut cependant qu'il ait fort changé depuis vingt ans que je ne l'ai vu. Je n'ai jamais entendu le mot de cet officier d'artillerie dont vous me parlez; mais il n'est pas surprenant qu'une nation aussi policée que la française aille éclairer des nations barbares, et leur communiquer des parcelles du magasin immense de ses connaissances. Les Turcs doivent admirer leur législateur en artillerie, et je doute qu'ils veuillent user de violence envers lui. Sur ce, etc.

22. DU BARON DE GRIMM.

Le 7 octobre 1785.



Sire,

L'emploi que M. le marquis de Condorcet m'a accordé, savoir, celui de son facteur auprès de V. M., m'est d'autant plus glorieux, qu'il me donne une sorte de droit d'ajouter mon propre hommage aux lettres qu'il me confie. Je crains cependant que sa poste de campagne ne soit très-mal réglée. Il est presque continuellement absent de Paris dans cette saison, et il me mande de je ne sais quel endroit qu'il n'a reçu que le 15 septembre la lettre dont V. M. l'a honoré au mois de juin, et que j'avais envoyée à sa poste au moment où je l'avais reçue; il ajoute que cette lettre lui a été mal renvoyée pendant son absence. Je crains que la sienne, par laquelle il m'a confié celle que je joins ici, ne m'ait été aussi mal envoyée, car elle est datée du 19 septembre, et je ne fais que de la recevoir. Cela prouverait que les plus grands géomètres ne savent pas toujours mettre dans la pratique l'ex-