<434>âge aussi avancé que le sien, j'eusse lieu d'être satisfait comme lui de ma course! Cependant je reconnais tout ce qu'il y a d'obligeant dans sa lettre, et j'avoue que c'est me payer au centuple de celle que je vous ai écrite sur son sujet.

Revenons aux différents compliments que vous me faites. L'un, qui regarde la personne de Keyserlingk,a est très-bien fondé, et je vous suis fort obligé de la part que vous prenez à sa présence, qui m'est très-agréable, car sa vue m'a fait ici autant de plaisir que celle du soleil dans le fort des frimas de l'hiver.

Pour l'autre nouvelle, elle est très-possible, mais l'on ne m'en écrit pas le mot, ce qui fait que je ne saurais vous répondre d'une manière positive là-dessus.

Cependant je vois en tout l'intérêt que vous prenez à ce qui me regarde, et je vous assure que je sais tout ce à quoi la reconnaissance m'engage envers vous, étant à jamais avec une estime infinie, etc.

15. DU COMTE DE MANTEUFFEL.

Berlin, 23 mars 1736.



Monseigneur,

Votre Altesse Royale ne saurait m'accuser, pour cette fois-ci, de n'avoir pas agi en toute manière en véritable Quinze-Vingt. Je lui écrivis hier une lettre qui vaut par sa longueur toutes les Épîtres de saint Paul, et, par l'accident du monde le plus digne d'un Quinze-Vingt, je suis dans la nécessité de faire écrire par une main étrangère. Ayant veillé jusqu'à minuit pour achever d'en accoucher, je m'avisai de la relire avant que d'aller au lit, et, y ayant fait quelques corrections, je voulus y mettre du sable, quand par distraction je l'inondai si bien d'encre, qu'il fallut absolument la remettre au net. Je comptais de m'en acquitter moi-même ce matin, et de la rendre plus raisonnable en la réduisant à un volume plus petit; mais il n'y eut pas moyen. L'arrivée de


a Voyez t. XI, p. 106; t. XVII, p. 321; et t. XVIII, p. 161, 162, 163 et 164.