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3. AU MÊME.

Potsdam, 3 mai 1743.



Mon cher Rottembourg,

Nous avons joué aux barres, car vous êtes sorti de Berlin par une porte, lorsque j'y suis entré par une autre. Puisque vous voulez bien vous charger de la commission des danseurs, je vous dirai que je donnerai seize cents écus de notre monnaie au maître de ballets,a douze cents à la première danseuse,a et quatre cents au figurant qui viendra dans la place de Devos. Vous m'en ferez avoir, pour cet argent, du meilleur acabit qu'on en pourra trouver. Les Anglais et les Français en sont à présent à leurs premières rodomontades; je ne sais point si je me trompe, mais je crois que c'est le préambule du combat d'Arlequin et de Polichinelle. Le Roi mon oncle va à présent tout de bon se mettre à la tête de son armée,b qui s'assemble à Wiesbaden, apparemment pour se fortifier par les bains au combat. Adieu, cher Rottembourg; j'espère de vous revoir en bonne santé et de vous embrasser bientôt.

4. AU MÊME.

Charlottenbourg, 8 juin 1743.

J'ai bien reçu votre lettre du 28 de mai, par laquelle vous me mandez votre heureuse arrivée à Aix, et ce que vous avez remarqué en passant dans voire voyage, outre les nouveautés dont vous me régalez touchant le régiment hanovrien et la conversation que vous avez eue avec le prince George de Hesse. Je vous en tiendrai bon compte, et vous me ferez plaisir de me continuer vos relations de ce que vous jugerez digne de mon attention.


a Poitier et mademoiselle Roland. Voyez t. XV, p. XXIII, no XXXII, et p. 219.

b Voyez t. III, p. 12 et 13.