<524>et je crois même que pour cet effet il sera bon de se hâter, afin que nous puissions avoir cette troupe cabriolante avant l'hiver; j'en ferai aussi écrire à Chambrier.a

Je ne viens point à Aix, n'en ayant pas le temps. Adieu, cher ami que j'aime de tout mon cœur.

11. AU MÊME.

Potsdam, 27 août 1743.



Mon cher Rottembourg,

Je souhaiterais d'apprendre que toutes vos esquilles fussent une bonne fois sorties de vos plaies, car je vous avoue que je serai en peine pour vous, tant que ce bras ne sera pas totalement fermé. Je ne m'étonne point du petit congrès qui se tiendra à Aix, mais il ne produira rien; il en est de cette guerre comme de ces abcès qui se forment, que l'on ne guérit point, si on tente de les ouvrir trop tôt, mais où l'on réussit lorsque, après que la matière est bien cuite, on y fait une incision. Ces messieurs vos politiques me font bien de l'honneur de penser à moi, pendant que le roi d'Angleterre m'éclipse; mais vous savez qu'en ce monde un chacun a son tour. Je travaille dans mon intérieur; je fais fortifier la Silésie avec tout l'effort possible; je complète mon augmentation; je remplis mes arsenaux et mes magasins; je règle mes finances; je paye les dettes de l'État; et voilà à peu près où se bornent mes occupations,a très-persuadé que l'on n'est grand au dehors qu'à proportion que l'on est puissant et bien arrangé dans son intérieur.

Le régiment de Würtemberg est complet, à deux cents hommes près; celui de Darmstadt est déjà de neuf cents hommes; les grenadiers de l'augmentation sont complets, à peu de chose près; le régiment de Dossow se forme, et le reste de mes aug-


a Voyez t. III, p. 44, et t. XIX, p. 33.

a Voyez t. III, p. 28.