<527>J'espère que nous aurons un baladin et une cabrioleuse, sans quoi notre Opéra aura l'air un peu déshabillé. Votre lettre anonyme est tout au mieux; je crois qu'elle portera coup. Adieu, cher ami; au plaisir de vous revoir.

13. AU MÊME.

Ce 14 (octobre 1743).



Mon cher Rottembourg,

Je suis bien aise d'apprendre que vous avez trouvé tout en assez bon état dans votre régiment. J'espère que vos soins redresseront encore cent petites bagatelles qui manquent, et qui sont cependant nécessaires.

Les nouvelles que l'on a du Rhin marquent que le roi d'Angleterre s'est retiré de Spire jusqu'à Mayence dans cinq marches forcées, ce qui provient, dit-on, faute de subsistances. Le roi breton et bretteura part pour Hanovre, les troupes vont dans leurs quartiers d'hiver,a et les négociations reprendront apparemment leur train de nouveau jusqu'à la campagne prochaine. Lanib est engagé en France pour nos plaisirs de l'hiver; mais la Barbarinc ne pourra venir qu'au mois de février, étant déjà engagée à Venise. A propos de baladins, Voltaire a déniché, je ne sais comment, la petite trahison que nous lui avons laite, et il en est étrangement piqué; il se défâchera, j'espère. Je ne vous parle point de nos nouvelles, je suppose que tout le monde vous les mande. Adieu, cher Rottembourg; plus d'esquilles, moins de gravelle, et d'autant plus de bonne humeur et de santé.


a Voyez t. III, p. 16 et suivantes.

b Successeur de Poitier.

c Voyez t. I, p. XIV; t. X, p. 195; et t. XXII, p. 182.