<613>serais charmé de les alléger. Mais c'est au temps seul à amener le remède désiré, et il ne me reste que des vœux à former pour que l'heureux moment arrive bientôt où vous pourrez de nouveau rentrer dans la jouissance paisible de vos biens. J'ai quelque pressentiment favorable que mes vœux ne tarderont pas d'être accomplis. J'ai lieu d'espérer que la guerre qui ravage actuellement votre patrie ne sera pas de longue durée, et qu'une bonne paix vous ramènera dans le sein du repos. En attendant, vous pourrez au moins couler des jours plus tranquilles que par le passé dans l'asile que je vous ai accordé dans nus États,a et je souhaite que vous y jouissiez de toutes les douceurs dont il peut être susceptible. Sur ce, je prie Dieu, etc.

11. A LA MÊME.

Potsdam, 30 juillet 1769.



Madame la comtesse de Skorzewska,

Je suis bien fâché de voir, par votre lettre du 28 de ce mois, les inquiétudes dans lesquelles vous vous trouvez par rapport à quelques-unes de vos lettres interceptées des Russes. Dans les temps critiques où les affaires de la Pologne sont, le plus sûr parti était celui de ne se mêler d'aucune correspondance. Je vous l'ai assez souvent conseillé. Vous n'avez pas jugé à propos de suivre mes avis. C'est à présent à vous-même qu'il faudra vous prendre des mauvaises suites que vous en appréhendez, et qui en pourraient bien résulter. Je ne sais si elles seront à détourner; mais faites-moi tenir copie de vosdites lettres interceptées, et je verrai si leur contenu sera de nature qu'il y aura encore moyen de calmer l'orage qui vous menace. Sur ce, etc.


a A Driesen. Voyez Leben Franz Balthasar Schönberg von Brenkenhoff. Leipzig, 1782. p. 66-68.