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14. A LA MÊME.

Potsdam, 24 mars 1771.



Madame la comtesse de Skorzewska,

Je suis charmé d'apprendre par votre lettre d'hier l'innocence de votre famille et son éloignement parfait des confédérés. Vous l'avez pleinement justifiée du reproche qu'on voulait lui faire à cet égard, et votre apologie m'a fait d'autant plus de plaisir, qu'elle rend un nouvel éclat à votre mérite personnel. Vous le savez, madame, on aime à trouver à l'abri des reproches ceux qu'on estime. Mais ce qui me fait le plus de peine, c'est que, nonobstant votre innocence, je ne saurais m'intéresser pour faire obtenir à votre époux la starostie de Cztuchow. Dans les troubles actuels dont votre patrie est déchirée, mon intercession serait hors de saison. Elle resterait au moins sans effet, et j'aime mieux réserver à d'autres occasions plus favorables de vous faire éprouver les effets de ma bienveillance. Sur ce, etc.

15. A LA MÊME.

Potsdam, 28 octobre 1771.



Madame la comtesse de Skorzewska,

J'ai reçu votre lettre du 20 de ce mois; et quelque compatissant que je puisse être aux plaintes que vous m'y faites sentir sur les malheurs qui accablent votre patrie, vous ne pourrez cependant raisonnablement vous en prendre qu'à la conduite outrée des confédérés, puisque ce n'en est qu'une suite que je vous ai prédite, si vous vous en souvenez bien, et que si les confédérés persistaient dans leur entêtement à vouloir détrôner leur roi, ils pourraient bien avoir affaire avec les puissances qui lui ont ga-