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19. A LA MÊME.

Potsdam, 10 septembre 1773.



Madame la comtesse de Skorzewska,

Je sens tout ce qu'il y a d'accablant dans la situation où la mort de votre époux vous a plongée,a et j'y proportionne ma compassion. Quelque douloureux cependant que soient les efforts pour supporter cette perte, la résignation à la Providence, le bien de votre famille et votre propre tranquillité exigent néanmoins de les faire; et je souhaite de tout mon cœur que vous trouviez toutes les consolations dont vous avez besoin. Donnez à votre juste douleur tout le temps que les droits de la nature vous demandent; mais souvenez-vous en même temps que vous avez une famille qui a besoin de votre appui, et à laquelle votre conservation est d'un prix infini. S'il ne dépendait que de moi d'alléger vos peines, je m'y emploierais avec empressement; mais je n'y vois jusqu'ici aucun moyen, et pour ce qui est du régiment de votre époux défunt, je ne saurais non plus être garant que votre fils l'obtienne. Sur ce, etc.

20. A LA MÊME.

Potsdam, 17 septembre 1773.



Madame la comtesse de Skorzewska,

Très-sensible aux regrets que vous me témoignez, par votre lettre du 14 de ce mois, d'être obligée de rester avec la plus grande partie de vos biens sous la domination polonaise, événement que


a La comtesse de Skorzewska, devenue veuve en 1773, et non en 1770, comme nous lavons dit par erreur t. XX, p. III, ne survécut que deux mois à son mari.