<93>mœurs, qui a beaucoup de connaissances, comme son ouvrage le prouve, que V. M. aimerait, si je ne me trompe, qui aurait pour elle la plus tendre vénération et le plus entier dévouement, qui, par l'agrément et l'aménité de sa conversation, pourrait lui être de quelque ressource dans ses moments de relâche. Si V. M. consentait à se l'attacher, et qu'elle voulût me dire à quelles conditions, je ne doute point qu'il ne les acceptât, pourvu que ces conditions, comme je n'en doute pas, fussent telles, qu'il pût espérer un sort heureux pour le reste de ses jours. M. de Voltaire doit se joindre à moi pour faire à V. M. la même demande, et nous attendons sa réponse. Je suis avec le plus tendre et le plus respectueux dévouement, etc.

194. DU MÊME.

Paris, 28 novembre 1777.



Sire,

Je dois à Votre Majesté de nouveaux remercîments des ordres qu'elle veut bien donner pour me procurer la réponse aux demandes que j'ai pris la liberté de lui faire.

Mais, Sire, un plus pressant intérêt m'occupe en ce moment, et ne me permet pas de différer la réponse à l'affligeante lettre que je viens de recevoir de V. M.

Elle se plaint qu'on a imprimé quelques-unes des lettres qu'elle m'a fait l'honneur de m'écrire, et que d'autres courent manuscrites à Paris.

Voici mon apologie et l'exacte vérité des faits.

Dans la douleur que m'inspirait la perte que je fis l'année dernière, j'ouvris mon cœur à V. M., dont les bontés me sont si connues. Elle eut la bonté de me répondre par deux lettres si pleines de raison, de sensibilité, de sagesse, que je crus soulager ma douleur en faisant part de ces lettres à mes amis. Cette lecture produisit en eux, je n'exagère point, Sire, la plus tendre vénération