<186>Je dînerai demain chez vous, à Dresde, si vous le voulez bien. Je n'amènerai que Seydlitz avec moi, et si vous pouvez en sûreté vous absenter du camp pour deux heures, je vous prie de venir à Dresde, mais de prendre en même temps de si bonnes mesures, que vous soyez d'heure en heure informé des moindres mouvements des ennemis. Mon camp de toute l'armée sera demain à un quart de mille de Kaditz. Adieu, mon cher frère; je me réjouis véritablement de vous revoir, et vous prie d'être persuadé de la parfaite tendresse avec laquelle je suis, etc.

48. AU MÊME.

(Gross-)Döbritz, 10 septembre 1758.



Mon très-cher frère,

J'ai eu le plaisir de recevoir toutes vos lettres. Je marcherai demain vers Dresde à un mille de la ville, pour couvrir ma marche et empêcher que l'ennemi ne devine mon dessein. Je viendrai à midi à Dresde avec Seydlitz; si rien ne vous en empêche, venez-y aussi; nous pourrons dîner tous trois ensemble et, cela fait, aller et vaquer chacun de son côté à sa besogne. L'on s'explique mieux dans un quart d'heure de conversation que dans six pages d'écriture. Si vous avez un quartier à Dresde, j'y viendrai, et nous serons tous deux tout seuls. Je serai charmé de vous revoir, cela me fera un sensible plaisir; mais ne partez qu'à onze heures de votre camp. Adieu, cher frère.