<232>subsistances, de recrues et d'argent, trois choses sans lesquelles on ne fait pas la guerre. J'enverrai Flescha là-bas, avec toutes les instructions, au commissariat. Le prince de Würtemberg et la villeb sont sauvés pour cette année. On m'écrit que Buturlin et Fermor sont partis; reste Berg et Romanzoff. Il faut espérer qu'ils ne s'arrêteront pas plus longtemps, et qu'au moins l'on pourra respirer quelques mois. Chi ha tempo ha vita.

101. AU MÊME.

Breslau, 23 décembre 1761.



Mon très-cher frère,

Je viens de recevoir votre lettre du 19 de ce mois, et je suis bien aise que Daun ait la bonté de vous laisser en repos jusqu'à présent. C'est certainement une grande sottise de sa part. Le général Platen pourra s'étendre avec ses côtés du côté de la Thuringe et de la Saale. Il faudra certainement chasser quelques-uns de nos ennemis des endroits d'où ils peuvent rendre la subsistance la plus difficile, pour former nos amas, afin qu'il n'y ait aucun empêchement physique à lamas des subsistances. J'enverrai dans quelques jours Anhalta en Saxe, tant pour arranger ce qui regarde la livraison des recrues, l'augmentation de l'armée, que les livraisons. Il vous rendra compte de toutes mes idées, et j'espère que vous commencerez à croire que je ne me repais ni de sottises, ni de chimères. Les Autrichiens ont fait leur réduction, faute de pouvoir payer le corps de Czernichew; ainsi, en comptant celui-là, leur armée demeure aussi forte qu'elle l'a été. L'épuisement de leurs finances est si grand, que je ne crois pas qu'ils pourront finir la campagne prochaine, pour


a Conseiller de guerre.

b Colberg.

a Henri-Guillaume d'Anhalt, né en 1734, alors major et adjudant. Voyez t. V, p. 115 et 239, et t. VI, p. 166.