<293>c'est une nèfle de l'Amérique; les fruits ont un goût, quoique imparfait, des nazarelles.b

Daignez être assuré que rien n'approche du sentiment rempli d'attachement avec lequel je suis, etc.

175. AU PRINCE HENRI.

Le 3 novembre 1763.



Mon cher frère,

Je vous rends mille grâces de vos deux lettres, et du fruit rare de votre jardin que vous avez eu la bonté de m'envoyer : mais je regrette fort que votre santé ne soit pas encore remise. A tout hasard je vous envoie un petit tribut de ma vigne. Si vous n'en mangez pas, peut-être que cela fera plaisir à la princesse. J'ai ici le Prince héréditaire, qui est venu me voir avant d'entreprendre son voyage d'Angleterre. Le mamamouchi est arrivé, ce qui met tout Berlin en combustion. Cela me soumet à une cérémonie dont je me passerais volontiers, si cela dépendait de moi, d'autant plus qu'elle est fort dispendieuse. Je vous embrasse mille fois, en vous assurant de la tendresse avec laquelle je suis, etc.

176. DU PRINCE HENRI.

Rheinsberg, 10 novembre 1763.

Les fruits que vous avez daigné m'envoyer m'ont causé la satisfaction la plus grande, comme tout ce qui me sert de preuve


b Le mot nazarelles, comme le prince l'a écrit, nous est inconnu; il s'agit probablement des azarelles ou azaroles, fruit du Crataegus Azarolus L., que Frédéric aimait fort. La nèfle d'Amérique est une espèce du genre Crataegus.