<325>rable. Vous qui avez tant d'esprit, vous étendrez comme vous le jugerez à propos ce que je vous dis en deux mots; et en insinuant ces idées à l'impératrice de Russie, et en les répétant quelquefois au comte de Panin, je ne doute point que vous ne réussissiez, mon cher frère, à les faire agréer et à devenir dans ce moment critique le principal instrument de la pacification de l'Europe. Je suis, etc.

208. AU MÊME.

Potsdam, 13 septembre 1770.

.... Je vous envoie en même temps, mon cher frère, le plan de Neustadt, pour vous faire à peu près une idée comme tout a été. L'infanterie autrichienne a beaucoup gagné; cependant je ne troquerais pas. La cavalerie est pitoyable. L'Empereur en était fâché; il a renvoyé d'Ayasassa, pour le remplacer par un Kinsky. L'artillerie est très-bien. Les spectacles ont été beaux, surtout les ballets de Noverre,a qui surpassent tout ce qu'on peut voir en ce genre. J'ai recueilli bien des particularités là-bas, que je pourrai vous redire de bouche, quand j'aurai le bonheur de vous revoir. L'Empereur est toujours le même, tel que vous l'avez vu. Le prince Kaunitz est un homme de beaucoup d'esprit; il le sait, et prétend quelque hommage. Il traite l'Empereur comme son fils, et celui-ci le traite comme son père. Voilà tout ce que je puis vous écrire sans chiffre. Je vous embrasse, mon cher frère, de tout mon cœur.


a Voyez le Mémoire sur le roi de Prusse Frédéric le Grand, par Msgr. le P. de L...., p. 5 et 6. Noverre avait été au service du Roi de 1745 à 1747.