<377>car je sais très-bien que, quand même le ciel tomberait, tout me pourrait être fort égal le moment après ma mort. Persuadé de l'amitié que vous avez pour moi, je vous ai ouvert mon cœur sur ce sujet, qui a été longtemps l'objet de mes réflexions. Je vous remercie mille fois du plaisir que vous me faites de vouloir vous prêter à mes désirs,a et si le ciel pouvait être touché par nos vœux, je le prierais de répandre sur votre personne les bénédictions les plus précieuses.

Orloff est parti de Dresde ....

262. DU PRINCE HENRI.

Berlin, 19 mars 1776.



Mon très-cher frère,

Comme je pars demain matin,a je profite encore du moment qui me reste pour vous supplier, mon très-cher frère, de me conserver votre souvenir; daignez aussi me donner souvent des nouvelles de votre santé. Les vœux que je fais pour votre conservation, et l'intérêt que j'y prends, me causeront des inquiétudes durant le temps des revues et des voyages que vous entreprendrez. Je souhaite que sans incommodités vous puissiez remplir tous les objets que vous vous proposez.

Vous seriez sans doute encore plus éclairé, mon très-cher frère, sur les desseins des Autrichiens, s'il était possible de savoir au juste le nombre de troupes qu'ils rassemblent dans la Gallicie et la Lodomérie; je pense que c'est un corps considérable, et s'il est tel que je l'imagine, on pourrait donner sur cet objet des inquiétudes aux Russes, principalement si je pouvais leur montrer quelques détails sur les forces que les Autrichiens ont rassemblées. Je suis cependant très-convaincu que leur intention n'est nulle-


a La lettre du prince Henri à laquelle ces mots se rapportent manque, ainsi que sa réponse à cette lettre-ci.

a Le prince partait pour Saint-Pétersbourg, où il arriva le 13 avril.