<413>réponse de Vienne ne tardera pas d'arriver; elle doit faire connaître clairement leurs intentions, et il est à supposer qu'elle viendra incessamment. Quant aux Français, j'espère, mon cher frère, que la grande connaissance que vous avez de vos propres intérêts vous portera à ménager cette puissance, laquelle, par sa neutralité même, a une si grande influence, qu'il serait fâcheux et très-dangereux même si on les poussait à prendre un parti contraire, à quoi tout engagement avec les Hanovriens les pourrait porter. Je ne sais si les ducs de Gotha et de Weimar, qui ont quelques troupes, ne pourraient peut-être vous en donner; je crois pour sûr que vous y trouveriez au moins deux ou trois bataillons. Quant aux Russes, tout dépend de la paix qu'ils doivent conclure; en attendant, il s'agit de voir si la dépêche de Riedesel que vous avez envoyée par courrier ne les portera pas à vous envoyer un secours prompt, quoique moins considérable que celui qu'on donnera, si la paix se conclut. Je ne puis plus rien dire sur la situation générale de vos affaires; quoique pas encore absolument parvenu au point où tout raisonnement cesse, je vois cependant que dans peu, tout ce qu'un État a de précieux sera abandonné à la fortune, les biens, la vie, la réputation, la gloire, la sûreté de la société. Je ne nierai pas que j'aie formé des vœux pour que ni vous, mon très-cher frère, et votre État fussiez encore exposés à une situation extrême; mais comme la chose parait au point que rien ne la pourra changer, je souhaite votre conservation, votre prospérité, avec le désir de vous être utile autant que mes faibles talents me seconderont dans l'ardeur de vous servir. Je suis, etc.