<429>compte des choses qui ne coûtent aucune peine. Voici une lettre de Vienne ....

314. AU MÊME.

Le 21 juin 1778.

.... Quant à mon projet de campagne, je ne saurais le changer sans tomber dans de grands inconvénients et commettre de lourdes fautes; mais je ne précipiterai rien avant d'apprendre que vous avez déblayé cette troupe qui se trouve en Bohême, sur votre chemin. Je le répète encore, mon cher frère, l'ennemi ne saurait se mettre dans une plus mauvaise position que celle qu'il a choisie; ce ne sont que des détachements, mais point d'armée. Dès qu'une couple de ces corps sera raflée, la bredouille se mettra dans tout le reste. J'aurai de Vienne la réponse de Kaunitz par Riedesel, et je l'enverrai à Berlin; mais vous pouvez compter que celte cour ne se prêtera à aucune des conditions acceptables qu'on lui a proposées, et qu'il faudra que l'épée en décide. Que cette hauteur vienne de l'Empereur ou de Kaunitz, peu importe; ni plus ni moins, il faudra prendre les canons pour les avocats de notre cause;a ni ma plume ni ma voix n'ont l'efficace des sabres et de l'artillerie, et vous devez me connaître assez, mon cher frère, pour ne pas me soupçonner de reculer après m'être avancé dans les négociations au point où j'en suis. Tout ira bien; bon courage et confiance en soi-même, et je vous réponds que Joseph, tout César qu'il est, apprendra à mettre de l'eau dans son vin. Voici, mon cher frère, un Dialogue qu'a fait un poëte autrichien; je l'ai eu de la Bohême. Vous pourrez juger par là de la verve des beaux esprits bohémiens. Je suis, etc.


a Voyez ci-dessus, p. 479.