<447>

331. AU MÊME.

Camp de Lauterwasser, 4 septembre 1778.



Mon très-cher frère,

J'ai bien reçu votre lettre du 2, avec le plan des camps autrichiens. Ils profitent des rivières escarpées, derrière lesquelles, en gardant les passages, ils peuvent défendre des terrains considérables. Vous jugez très-bien de leur méthode; mais, mon cher frère, à la longue ils ne pourront pas la suivre. Je sais que l'argent commence à devenir rare chez eux; ces parties où nous faisons la guerre seront ruinées, et ne leur rapporteront rien; d'où viendront les fonds pour la campagne prochaine? Ils sont d'ailleurs pressés par les Français à conclure la paix avec nous. Ajoutez à cela la diversion des Russes, dont Solms me donne les plus fortes assurances, et il faut espérer que tant de motifs différents porteront nos ennemis à modérer leur rapacité. J'en viens à présent, mon cher frère, à ce qui vous regarde. Je suis donc persuadé que vous avez pris un parti très-avantageux de vous porter de l'autre côté de l'Elbe; mais permettez-moi de vous dire que je crains pour le corps de Gabel, et je crois qu'il y aura plus de sûreté à le placer d'abord près de Zittau, sur l'Eckartsberg. Pour moi, je pourrai subsister dans ce voisinage jusqu'à la fin de ce mois, et dès que je prendrai des postes pour couvrir la Silésie, j'enverrai un corps à Löwenberg ....

332. AU MÊME.

Camp de Wildschütz, 9 septembre 1778.

Je suis tout à fait de votre avis, mon cher frère, et je crois que, dans les circonstances présentes, ce serait agir imprudemment que de passer l'Éger, et encore plus de pousser jusqu'à Prague;