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342. DU PRINCE HENRI.

Gross-Sedlitz, 20 octobre 1778.



Mon très-cher frère,

Quoique je ne devrais pas vous entretenir, mon très-cher frère, sur quelques petits succès qui n'ont pas une influence déterminée pour les grands objets de la guerre, je crois de mon devoir de vous nommer le major Günther,a du régiment de Seelhorst,b lequel a été détaché par le prince de Bernbourg, et s'est conduit avec beaucoup d'intelligence, ayant fait dix-sept prisonniers sur l'ennemi.

Les officiers danois arrivent un peu tard pour faire la campagne; ils attendront sans doute l'ouverture de la prochaine pour s'instruire.

J'attends le général Kamensky,c que vous m'annoncez, mon très-cher frère, et j'aurai l'honneur de vous rendre compte de tout ce qui me parviendra par son canal.

C'est avec une joie et une satisfaction extrême que j'apprends que vous êtes content, mon très-cher frère, de mon neveu. La plupart des hommes ne peuvent se faire connaître que dans les occasions où leur caractère et leur esprit se peuvent déployer. Il est très-heureux pour l'État qu'il ait obtenu votre approbation, et d'autant plus heureux dans les circonstances présentes, où il est à portée de vous servir et de vous être utile. Je suis, etc.


a Henri-Jean Günther, qui plus tard fut fait baron, né à Ruppin en 1736, parvint au grade de lieutenant-général, et mourut à Tykoczin le 22 avril 1803. Voyez Erinnerungen aus dem Leben des General-Lieutenant s Freiherrn v. Günther, verfasst von H. v. Boyen. Berlin. 1834.

b Le général-major de Seelhorst était alors chef du 6e régiment de cuirassiers.

c Voyez Militärischer Nachlass des Grafen Henckel von Donnersmarck, p. 214 et 217.