<504>

381. AU PRINCE HENRI.

(Juillet 1784.)

On a su en France que vous vouliez aller à Lyon. M. d'Esternoa a eu commission de sa cour de me faire un compliment obligeant à ce sujet, en ajoutant qu'on avait pris toutes les mesures requises pour que vous soyez bien reçu, et que le Roi vous ferait inviter à continuer votre route à Paris. J'ai répondu avec toutes les politesses usitées en pareil cas, et, ne sachant pas quelle est votre intention, j'ai ajouté que, au cas que vous ne vous fussiez pas préparé à pousser jusqu'à Paris, vous et moi nous n'en aurions pas moins de reconnaissance de la gracieuse invitation que le Roi vous a faite. La raison majeure qui attire la France à l'alliance de l'Empereur est le désir du ministère de Versailles d'abaisser l'Angleterre et de fortifier la marine française; on croit donc que, étant assuré de l'Empereur par une alliance, on n'a point à craindre une guerre du continent, et qu'on peut d'autant plus aisément fortifier la flotte pour gagner une prépondérance entière sur la Grande-Bretagne. Les grandes ostentations qu'on annonçait de la part de la Russie se réduisent à peu de chose. Nous avons terminé nos dissensions avec la ville de Danzig; ainsi il ne subsiste pas la moindre cause de brouillerie entre la Prusse et les oursomanes.b

382. AU MÊME.

Le 5 août 1784.



Mon très-cher frère,

Je vous félicite d'avoir vu le Montbelliard et le mont Jura. Vous n'aurez donc pas passé loin, mon cher frère, de Ferney, ni


a Le marquis d'Esterno, envoyé de France à la cour de Berlin depuis le mois d'octobre 1782. Voyez t. XXV, p. 266, 267 et 269, et ci-dessus, p. 456.

b Voyez t. XIX, p. 217 et 218, p. 224 et 225, et p. 257.