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39. AU MÊME.

Potsdam, 10 août 1769.



Mon cher frère,

Comme je pars bientôt pour la Silésie, et que je ne sais pas précisément quand la princesse votre épouse accouchera, j'ai cru devoir vous prier, mon cher frère, de vous servir d'un accoucheur dans cette occasion, parce que les chirurgiens sont plus habiles que les sages-femmes, et que même, en cas de danger, il faut toujours avoir recours à eux. Sans chirurgien, ma nièce de Hollande était perdue. Enfin j'envisage la prière que je vous fais comme absolument nécessaire, et je ne doute point que, par l'amitié que vous m'avez toujours témoignée, par la tendresse que vous avez pour votre femme, et par l'importance d'un héritier, dont l'État a si grand besoin, vous ne consentiez à mon instante prière. Vous augmenterez par là, s'il est possible, la tendresse, la considération et le fidèle attachement que j'ai pour vous, étant, etc.

40. AU MÊME.

Ce 21 (octobre 1769).



Mon très-cher frère,

Vous jugerez facilement de la joie que m'a causée une nouvelle aussi bonne et aussi intéressante pour le pays que pour la famille,a dont vous me donnez part. Je m'en réjouis du fond de mon cœur, et je vous prie d'en témoigner ma sensibilité à la princesse, à laquelle je souhaite qu'elle relève heureusement de couche. Voici, mon cher frère, un petit embarras où je me


a Frédéric parle de la naissance du prince Frédéric-Henri-Émile-Charles, fils du prince Ferdinand, né le 21 octobre 1769, mort le 9 décembre 1773. Voyez t. XXIV, p. 515 et 519.