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4. DE LA MÊME.

Monbijou, 24 août 1743.



Monsieur mon très-cher fils,

Je viens de recevoir la lettre qu'il vous a plu de m'écrire, mon cher fils, qui m'a réjouie comme à l'ordinaire. L'espérance que vous me donnez de vous voir la semaine me donne une véritable joie. Je suis à présent persuadée que l'Opéra ne souffrira pas; ayant tant de maîtres de ballets et chanteuses de commandés, on pourra avoir le choix. A présent que le temps favorise, je me promène et marche tant que je puis. Pour des nouvelles, je n'en sais aucune; la seule qui m'est parvenue est la conspiration à Pétersbourg. On nomme madame Jagusinsky et sa fille, et plusieurs autres personnes.b Je vous mande, mon cher fils, ce que j'ai appris; vous devez en être informé. Toute cette chose ne me tient pas à cœur; tout ce que je souhaite est de pouvoir vous marquer, mon cher fils, la parfaite tendresse avec laquelle je suis,



Monsieur mon cher fils,

de Votre Majesté
la très-bonne et dévouée mère,
Sophie.

5. A LA REINE-MÈRE.

Potsdam, 25 août 1743.



Madame,

Je suis charmé de ce que le beau temps permet à ma très-chère maman de se promener. La tendre part que je prends à sa santé me lait espérer que cela contribuera à l'affermir. Je ne saurais non plus mander d'ici de grandes nouvelles à ma très-chère ma-


b Voyez t. III, p. 25.