<9>au soir. Je compte être à huit heures du soir à Berlin; mais je n'ai pas grande envie d'aller au château, car lorsqu'on voyage quatre jours de suite sans dormir, vous comprenez bien qu'on est harassé au possible, et qu'on ne pense guère qu'à se reposer. Le Roi arrivera vers midi à Berlin; vous voudrez bien lui donner le chien, en me mettant à ses pieds.

Ayez la bonté de faire faire mes compliments à madame de Rocoulle,a et de lui envoyer des soupes confortatives; voulez-vous bien aussi faire mes compliments à Truchs?

J'espère donc avoir le plaisir de vous revoir mardi au soir en bonne santé, vous priant de me croire sans réserve, madame, votre très-fidèle serviteur.

12. A LA MÊME.

(Automne 1739.)



Madame,

J'ai reçu votre lettre avec bien du plaisir, et je vous suis très-obligé des belles camisoles que vous avez eu la bonté de m'envoyer. Je vous prie de vouloir bien rendre toutes ces incluses à leurs adresses. Je vous plains, c'est tout ce que je puis faire. J'attendrai les nouvelles de mercredi, sur lesquelles je réglerai mon départ. Je crains fort de trouver tout à Berlin à peu près où je l'avais laissé : tantôt la goutte aux genoux, tantôt des oppressions sur la poitrine; enfin je prévois que nous passerons un triste hiver. Patience, c'est l'unique chose dont nous ayons besoin.

Je serai, si tout reste de même, samedi à Berlin, et j'aurai le plaisir de vous embrasser; mais si le Roi prend la goutte, je traînerai mon départ jusqu'à mardi.

Adieu, madame; je vous prie de me croire tout à vous.

Vous avez fort bien fait de parler au Roi sur le ton que vous


a Voyez t. XVI, p. XII. et p. 203-210.