<XXXI>V. LETTRES DE FRÉDÉRIC A SON FRÈRE LE PRINCE FERDINAND. (6 mars 1750 - 7 août 1786.)

Le prince Auguste-Ferdinand, quatrième fils de Frédéric-Guillaume Ier, naquit à Berlin le 23 mai 1730. Frédéric le nomma colonel le 28 juin 1740, et lui donna le 34e régiment d'infanterie, en garnison à Ruppin; ce régiment n'a pas eu d'autre chef jusqu'à sa dissolution, en 1806. Au mois de mai 1756, le prince Ferdinand parvint au grade de général-major. Son brevet de lieutenant-général est du 3 décembre 1757. Le Roi y mit les mots suivants : « Wegen der bei allen Gelegenheiten, absonderlich in gegenwärtigem Kriege erwiesenen Bravour und tapfern Conduite, wovon Wir Selbst ein Zeugniss abgeben können. » La brillante conduite du prince, particulièrement au blocus de Prague, la nuit du 23 au 24 mai 1757, et à la bataille de Breslau, le 22 novembre de la même année, lui valut les éloges de Frédéric dans l'Histoire de la guerre de sept ans (t. IV, p. 139 et 182). Il cueillit de nouveaux lauriers à la bataille de Leuthen. L'hiver suivant, il tomba dangereusement malade; mais il reprit son service à l'ouverture de la campagne de 1758. Une seconde maladie le força à quitter l'armée en 1759. Frédéric ne cessa pas de lui donner des preuves de son amitié. Au mois de janvier 1760, par exemple, il pria le marquis d'Argens de faire remettre au prince Ferdinand, ainsi qu'au général Seydlitz, un exemplaire à chacun de son Charles XII. « C'est une petite attention, ajoute le Roi, qui peut-être leur fera plaisir. » Le 13 septembre 1762, le prince Ferdinand fut élu grand maître de Malte,a et le 24 août 1767, il fut fait général d'infanterie, par brevet du 30 juillet. Quant à la guerre de la succession de Bavière, il se dispensa d'y prendre part.b

Le prince Ferdinand mourut à Berlin le 2 mai 1813. Il avait épousé, le 27 septembre 1755, la princesse Louise, fille du margrave Frédéric-Guillaume de Brandebourg-Schwedt, petit-fils du Grand Électeur.c Il atteignit, comme le Roi et le prince Henri ses frères, le cinquantième anniversaire de son mariage, et à cette occasion il


a Voyez ci-dessous, p. 326.

b L. c., p. 481, 665 et 666, no 80.

c L. c., p. 613-615, nos 2, 3 et 4.