<115>Adieu, ma très-chère sœur; je vous prie de me croire avec une parfaite tendresse, etc.

127. A LA MÊME.

Potsdam, 22 février 1743.



Ma très-chère sœur,

Grumbkow ne pouvait rien imaginer de mieux pour être bien reçu que de m'apporter, ma très-chère sœur, une lettre de votre part. Je souhaite que votre santé se raffermisse, et que vous puissiez autant profiter de la vie que vous pouvez le désirer vous-même. On dit que vos plaisirs sont brillants; je vous souhaite un petit Pérou pour y fournir, et tous les ans une petite flotille de galions pour les rafraîchir. Les comédies vont toujours leur train à Berlin comme à l'ordinaire, mais l'opéra a cessé. Graun fait à présent celui d'Artaxerxès, qui doit être fort beau, et que l'on jouera, le carnaval prochain, avec celui de Scipion.

Je suis à présent fort occupé à remettre en ordre mes affaires, fort dérangées par la guerre, et je me suis, pour cet effet, enfermé ici, où je travaille toute la journée.

Je finis, faute de nouvelles à vous dire, vous priant de me croire avec bien de l'amitié et de la tendresse, ma très-chère sœur, etc. J'ai oublié de vous dire que l'impératrice de Russie et moi nous sommes donné nos ordres réciproquement.a


a Le 20 février 1743, le comte Czernichew, envoyé de Russie à Berlin, remit au Roi, à Charlottenbourg, les insignes de l'ordre de Saint-André et la chaîne de l'ordre de Saint-Alexandre; et le 12 mars suivant, le baron de Mardefeld, envoyé de Prusse à Saint-Pétersbourg, présenta à l'impératrice Elisabeth les insignes de l'ordre de l'Aigle noir.