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171. A LA MÊME.

Potsdam, 10 mai 1746.



Ma chère sœur,

J'éprouve que l'on est facilement persuadé quand on a envie de l'être, et mon cœur, qui plaide pour vous, vous trouverait innocente, quand même mon esprit vous trouverait coupable. La peine que vous prenez de vous excuser me suffit, et je suis charmé de retrouver une sœur dans la place d'une ennemie. Ce sera la dernière fois que je vous écrirai sur une matière qui m'est si odieuse, que je suis charmé d'en effacer les traces de ma mémoire. Je pars dans quelques jours pour Pyrmont; je passerai par Salzthal, où je m'arrêterai quelques jours auprès de ma sœur, après quoi je commencerai mon carême. A mon retour, la Reine douairière viendra à Charlottenbourg, où je ferai ce que je pourrai pour lui faire passer le temps agréablement. De là nous irons à Oranienbourg, où nous vivrons sur les crochets de mon frère de Prusse, et de là toute la compagnie se rendra à Rheinsberg, chez mon frère Henri.a Je suis avec bien de l'estime et de l'amitié, ma très-chère sœur, etc.

172. A LA MÊME.

Potsdam, 18 juillet 1746.



Ma très-chère sœur,

Je suis bien aise de vous voir aux amusements; c'est un signe que votre santé vous permet de jouir des plaisirs. Je n'ai point entendu chanter Hasse, mais je connais son goût, qui est admirable. Carestini est un chanteur passé, et la Faustine aussi. Pour Salimbeni,a c'est ce qu'il y a presque de meilleur à présent; il


a Voyez t. XXVI, p. VI et 104.

a Voyez t. X, p. 195.