<237>de vous voir qu'à condition de me séparer de vous. J'en sens toute la douleur imaginable, mais l'espérance de vous revoir me console, et surtout si je puis apprendre de bonnes nouvelles de votre santé. Je ne crains que pour vous, et je vous supplie de ménager cette santé qui est si précieuse à toute votre famille et à moi principalement. Nous ne prenons point un congé éternel; je vous supplie de ne vous point affliger; nous nous reverrons certainement, aucune raison morale ni physique ne l'empêche. Je conserverai cependant au fond du cœur le souvenir de la tendresse que vous avez pour moi, et je vous assure, ma très-chère sœur, que j'en ai une reconnaissance entière; moi qui vous ai toujours aimée tendrement, pourrais-je me refuser au plus parfait retour? Et comment pourrais-je ne pas vous rendre sentiments pour sentiments? Soyez-en persuadée, ma chère sœur, et comptez certainement que si vous avez un véritable admirateur, que si vous avez un ami bien attaché, et que si vous avez un frère qui pense bien tendrement sur votre sujet, c'est, ma très-chère sœur, votre très-fidèle frère et serviteur.

268. A LA MÊME.

Ce 20 (décembre 1753).



Ma très-chère sœur,

Ce m'est toujours une grande consolation pendant votre absence que de recevoir de bonnes nouvelles de votre santé. Je fais mille vœux pour qu'elle s'affermisse de jour en jour, et devienne d'année en année plus stable. Celle que nous allons commencer me sera, selon toutes les apparences, favorable, puisqu'elle me procurera le bonheur de vous revoir. J'ai pris tous mes petits arrangements pour exécuter ce projet, à quoi aucun empêchement ne paraît à présent plus pouvoir porter obstacle. Vous dites, ma chère sœur, que vos jours se ressemblent; je souhaite qu'ils soient toujours tous heureux, et se ressemblent toujours. Vous avez