<248>combien de personnes s'intéressent vivement à votre personne, et quel chagrin vous leur causeriez, si un trop grand abandon à la douleur nuisait à votre santé. Je vous conjure, ma chère sœur, faites un généreux effort sur vous-même, et que l'étourderie d'un homme qui s'est livré lui-même entre les mains de misérables empiriques ne dérange pas votre précieuse santé. J'ose vous conjurer par les bontés que vous avez pour moi de ménager une santé et une vie dont dépend la mienne. Ce sont les sentiments avec lesquels je suis à jamais, ma très-chère sœur, etc.

279. A LA MÊME.

Le 22 (septembre) 1754.



Ma très-chère sœur,

Je suis charmé d'apprendre que votre nouvelle attaque de crampes s'est heureusement passée. Je suis ravi de l'idée qui est venue au Margrave de vous faire passer l'hiver à Montpellier. Je voudrais vous y porter sur mes mains, ma chère sœur, pour que vous y trouviez votre rétablissement. Selon toutes les apparences, la douceur du climat vous sera favorable, et ce sera un hiver de gagné dans un moment critique de votre santé qui décidera de beaucoup pour la suite. J'espère que vous voudrez bien me dire comment, par où et sous quelle adresse vous voulez que je vous adresse mes lettres; car il serait trop douloureux pour mon amitié de passer un hiver sans vous écrire. Je vous rends mille grâces de vos obligeantes attentions touchant ce que vous m'écrivez du jeune Treskow;a je n'en dis pas davantage. Voilà le prince d'Ansbach qui se marie; je crois et son voyage


a La princesse Wilhelmine avait écrit à Frédéric, le 13 septembre : « Le jeune Plotho, que le Margrave avait envoyé au camp de Prague, est de retour depuis deux jours; il est occupé à former une relation exacte de tout ce qu'il a vu et de l'état des troupes, que j'aurai l'honneur de vous envoyer avec le plan des manœuvres .... »