<249>de Bohême et ses noces l'effet des intrigues du vieux Seckendorff. Je ne crois pas que la mère sera contente de tout ce nouvel arrangement. Je vous embrasse mille fois, ma charmante sœur; je vous avoue que je suis un peu fatigué du voyage; cependant aucune occupation après mon retour n'aurait pu m'être plus agréable que celle de vous assurer de la vive tendresse et de la haute estime avec laquelle je suis à jamais, ma très-chère sœur, etc.

Daignez embrasser le Margrave de ma part.

280. A LA MÊME.

Le 12 octobre 1754.



Ma très-chère sœur,

Ce jour heureux m'a procuré deux de vos chères lettres. Je vous crois à présent en chemin pour Montpellier. Je me flatte que vous aurez meilleur temps qu'il n'en fait ici pour votre voyage, sans quoi je crains, ma chère sœur, pour votre passage de la Souabe. Notre petit prince Frédérica ira là-bas, et je le chargerai de faire le conciliateur autant qu'il le pourra; mais je vous avoue franchement que votre fille fera bien de ne pas être jalouse. Cette passion du Duc passée, il en surviendra une autre, et puis encore une autre; ainsi il faut qu'elle prenne son parti sur une chose qu'elle ne peut pas changer, et qu'elle tâche seulement de se conserver l'amitié et la confiance du Duc. Ils se sont mariés trop jeunes; le Duc a été amoureux d'elle plutôt en amant jaloux qu'en mari; il a jeté son feu tout d'un coup. Voilà les suites de la jouissance, la satiété, comme le dégoût. Il cherche le changement, et il y a apparence qu'il continuera de même.


a Le prince Frédéric de Würtemberg, frère du duc régnant. Voyez ci-dessus, p. 264.