<331>merciant de toutes les grâces que vous me témoignez. J'en suis si persuadée, qu'il ne me reste rien de plus que de vous supplier de me les continuer. Les nouvelles d'ici ne regardent que le passage des troupes françaises qui sont intentionnées de frayer avec une de leurs colonnes le cercle de Franconie, ce qui ne laisse pas de beaucoup inquiéter le Margrave, qui se ressentira le premier de leur marche; cependant il espère que les bontés avec lesquelles vous l'avez comblé le préserveront de suites fâcheuses. C'est pourquoi il aura l'honneur de vous écrire pour implorer, dans un cas si délicat, votre protection. Vous voudrez bien, mon cher frère, la lui accorder en égard de sa dévotion, qui ne finira jamais. A ce sujet, il a aussi voulu témoigner son respect en levant un régiment d'infanterie, ce qu'il aurait assurément fait; mais l'impossibilité, pour le présent, lui en ôte tous les moyens, ce que vous aurez la bonté de voir par la route que je vous remets en mon particulier. Je vous supplie d'être propice à cette prière, étant avec une soumission la plus profonde, etc.

8. A LA MARGRAVE D'ANSBACH.

Camp de Friedland, 9 octobre 1741.

Je viens de recevoir votre chère lettre, qui m'a été d'autant plus agréable, qu'elle m'assure de la continuation de votre sincère amitié et de la justice que vous voulez bien rendre aux effets de celle que j'ai pour vous et pour le Margrave mon frère. Vous y ajouterez, s'il vous plaît, celle de croire que ces sentiments ne finiront qu'avec ma vie, et. qu'ils me feront toujours embrasser avec chaleur vos intérêts et ceux de votre pays, que je protégerai dans toutes les occasions qui se présenteront. Cependant je me flatte que vous me conserverez toujours votre tendre souvenir, en vous protestant que rien au monde ne saurait égaler la parfaite amitié avec laquelle je suis, etc.a


a De la main d'un secrétaire.