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7. A LA MÊME.

Camp de Friedland, 11 juin 1745.



Madame ma sœur,

Comme il y a bien du temps que je n'ai pas eu de vos nouvelles, la lettre que vous m'avez faite le 25 du mois dernier de mai m'a fait beaucoup de plaisir. Je reconnais au possible la bonté que vous avez eue de disposer le Margrave de faire quelque chose pour le bien public, et quoique vous n'ayez pas pu réussir jusqu'à présent, et que je croie qu'il n'y ait guère d'apparence d'y réussir encore, je vous ai les mêmes obligations comme si le Margrave s'était prêté à ce que j'aurais souhaité de lui. Aussi, grâce à Dieu, voilà mes circonstances changées, de façon que je n'en ai plus besoin. Je vous prie d'être persuadée des sentiments invariables d'estime et de tendresse avec lesquels je suis, etc.

8. A LA MÊME.

(Berlin, 30 ou 31 décembre 1749.)



Ma très-chère sœur,

C'est à mon grand regret que j'ai vu, par vos lettres du 29 de ce mois, les justes raisons qui vous portent à vous plaindre des comportements du Margrave envers vous. Vous savez trop, ma très-chère sœur, la part que je prends à ce qui vous intéresse, pour que vous dussiez douter de l'attention que j'y donne; aussi viens-je de faire expédier mes ordres au ministre d'État comte de Podewils de parler sérieusement et énergiquement de ma part sur ce qui vous concerne au Margrave, ne doutant point que l'effet qui en résultera ne soit tel que vous en puissiez être entièrement satisfaite. Je suis, ma très-chère sœur, etc.