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4. DE LA PRINCESSE ROYALE DE SUÈDE.

Neustadt, 26 juillet 1744.



Mon cher frère,

Je ne puis m'empêcher de vous réitérer, mon cher frère, tous les sentiments de mon parfait attachement. La cruelle séparation ne me permettait pas de vous témoigner tout ce que la tendresse et la reconnaissance m'inspiraient; mais, dans les grandes douleurs, tout est confondu, et je ressentais trop pour le pouvoir exprimer. Je ne saurais nier, mon cher frère, que c'est une grande consolation pour moi que les regrets que vous m'avez témoignés; ils me sont un gage trop sûr de votre bienveillance, et vos bontés font le bonheur de ma vie. Il y a tant de motifs qui m'attachent à votre personne, que j'espère que vous serez persuadé du respect le plus tendre. Jamais je n'oublierai tous les bienfaits que j'ai reçus de votre part, et toute mon application sera à m'en rendre digne. Ce sont là, mon cher frère, les sentiments que je conserverai toute ma vie, étant avec une vénération des plus parfaites, etc.

5. DE LA MÊME.

Schwedt, 28 juillet 1744.



Mon très-cher frère,

D'abord à mon arrivée ici, mon frère m'a remis la charmante lettre en vers que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire;a il a été présent à tout ce que j'ai ressenti en les lisant. Que je suis heureuse de m'entendre dire par vous que vous m'aimez, d'en être convaincue et assurée! Oui, mon cher frère, c'est un bonheur pour moi, plus grand que l'acquisition d'une couronne. C'est à présent que je puis me flatter d'en être digne, puisque


a Voyez t. XIV, p. VII, article XVIII.