<404>qui démontraient le contentement intérieur qu'il ressentait des consolations qu'il venait d'entendre. Enfin, ce frère à la place duquel j'aurais souhaité de mourir expira. Séparation cruelle! J'y fus présente, je le vis, et je l'ai perdu pour toujours. Peu avant de retomber malade, il avait ordonné qu'il voulait être ouvert, ce qui s'est fait le lendemain; les médecinsa m'ont donné par écrit les raisons qu'ils supposent être la cause de sa mort. C'est le papier que j'ai l'honneur de vous envoyer. Je compte partir demain pour Schwedt, voir ma sœur, pleurer mes malheurs, et supplier le ciel d'arrêter sa colère. Oui, nous l'invoquons tous pour la conservation de vos jours; vivez, soyez heureux, mon cher frère, ne vous abandonnez pas trop à votre affliction, songez à votre santé, et. soyez persuadé du tendre attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être, mon très-cher frère, etc.

18. A LA PRINCESSE AMÉLIE.

Hermsdorf, près de Polkwitz, 14 août 1758.



Ma très-chère sœur,

Je viens de recevoir votre belle lettre du 11 et celle du 12. J'avoue que je n'ai pas été dans un petit embarras pour vous. Quoi! un morceau aussi friand, disais-je, est-il fait pour des Kalmouks? Je vous demande pardon, mais je suis bien aise de vous savoir à Neustadt. Je ne sais, ma chère sœur, si les prophètes de Schwedt valent mieux que ceux de Berlin; mais ce qu'il y a de certain, c'est que, vers le 20, je serai à portée de me montrer aux oursomanes,a résolu de vaincre ou de périr.b Je


a MM. Meckel et Muzell. Leur rapport sur la maladie du prince Auguste-Guillaume est textuellement reproduit dans le journal allemand Aeskulap, par F.-L. Augustin. Berlin, 1803, in-8, t. I, p. 67-101.

a Voyez t. XIX, p. 163, 218, 224, 225, 253 et 257.

b Voyez t. IV, p. 228 et suivantes.