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47. A LA MÊME.

Ruppin, 1er mai 1737.



MA TRÈS-CHÈRE SœUR,

Vous n'êtes pas la seule, ma très-chère sœur, qui ayez été ennuyée par les sermons de Pâques; j'ai assisté à la prononciation de dix ou douze qui se sont faits à Potsdam. A la vérité, je n'ai pas été aussi attentif que vous, et s'il devait m'en coûter la vie, je ne saurais vous faire le rapport de ce qu'ils ont contenu. Les ministres sont payés pour prêcher le public une heure ou deux tous les dimanches, et dès qu'ils remplissent ce temps, au risque de se rendre pulmoniques, ils croient avoir satisfait à leur devoir. Pour moi, je n'incommode pas autrement ces messieurs; je sais tout ce qu'ils ont à me dire, et je crois qu'on peut être vertueux sans leur assistance.

Nous exerçons ici tous les jours; les revues seront tardives; on dit que nous n'entrerons pas à Berlin avant le 10 du mois prochain.

J'irai passer, en attendant, une couple de jours à Remusberg, pour y profiter du beau temps et des agréments de la compagnie. Ma sœur et le duc de Brunswic viendront infailliblement à la revue de Berlin. Je n'ose encore me flatter de vous y voir; cela me ferait ensuite trop de peine si mon espérance se trouvait trompée. Soyez toujours persuadée, ma très-chère sœur, que l'absence ne diminue en rien la véritable tendresse et l'estime avec laquelle j'ai l'honneur d'être, ma très-chère sœur, etc.

Voudriez-vous bien assurer le Margrave de ma parfaite amitié?a


a Cette lettre est encore signée Frederic; la première (inédite) de cette correspondance qui porte Federic est du 8 mai 1737; dans celle du 27 mai, on retrouve Frederic; mais dès lors, Federic est la signature constante. Voyez t. XVI, p. III, et t. XXVI, p. 169.