<69>Je donnerai l'éventail à la princesse,a qui vous en marquera elle-même sa reconnaissance.

Nous avons ici beaucoup d'étrangers : un prince de Mecklenbourg-Schwerin, un M. Thun, de Nassau-Usingen, un conseiller Cram, de Brunswic. Nous avons aussi Quantz, et nous attendons un chanteur de Dresde.

Voilà, ma très-chère sœur, toutes les nouvelles d'un petit endroit qui ne mérite point vos attentions, si ce n'est par l'attachement des personnes qui l'habitent pour votre personne.

Je suis avec toute la tendresse et toute l'estime imaginable, ma très-chère sœur, etc.

68. A LA MÊME.

Remusberg, 30 septembre 1739.



Ma très-chère sœur,

J'ai été touché de voir avec quelle vivacité vous aviez reçu la nouvelle touchant Meermann. Tranquillisez-vous, je vous supplie, ma très-chère sœur, et, s'il se peut, modérez un peu cette grande sensibilité, qui ne peut qu'être très-préjudiciable à votre santé. Si je voulais me chagriner de pareilles bagatelles, je n'aurais pas un moment de contentement dans le monde. Tout cela n'est rien : Meermann a mal parlé de vous; le Roi, qui aime les rapports, l'a cru. Quand Meermann reviendra, il faut simplement l'éloigner de la cour et lui donner, à Erlangen ou quelque part, un emploi où il soit beaucoup moins bien qu'il ne l'est à présent. Ce serait, en deux mots, ce que je vous conseillerais. Et quant à votre voyage, je ne vois pas la raison pourquoi vous le voulez rompre; laissez parler les sots, et allez, à la garde de Dieu, à Montpellier. Vous ne pourrez pourtant jamais contenter tout le monde; ainsi, qu'il vous suffise de faire ce qui est bien,


a Voyez ci-dessus, p. 28.